40. Europe, que dire, vache à carne...
Nuées noires
Les nuées d'oiseaux s'envolent en jacassant s'élèvent à hauteur de cette barre de neige la barre de mer vers ces fumées ce charbon qui se fond avec l'or
Dans l'entre-deux rives l'eau dans la cale la guerre de guerre lasse au fond de la mine les migrants meurent noyés la barre à moudre engloutit le nègre scat hurlant
Barques de bois sorte de mille-pattes perce oreille sur la neige du Sahel natifs des brousses termite d'Ouganda anciens rois des bidons villes adeptes de la contrebasse tous à plat ventre sur la planche bête à mille dos
D’Europe que dire vache à carne plutot qu’à lait à soi le mazout enflamme
Perçant l'espace mutique entassés que l'on pensait lointain tellement inabouti et sans absolution
On les dit réchappés des tueries de la misère de l'ethnocide de la tonte d'ébola de l’éradication de la furie unijambiste
On les vit encore vivant aux abois la masse malodorante la barre et l'eau des continents
Résonnent du creux des enclumes s'infiltrent sans encombres dans le gîte les côtes sombres les gorges diluviennes comme les pluies des angoisses les oubliettes de ces forêts là où pullulent les myrtilles les amanites et les roses belles des sables
Mais ils sont des squelettes comme vous et moi l’océan à des piques qui les ont déchiqueté C’est là qu’il faut arrêter la longue arrête
Comme un fil de dent tronçonne empile les vies en ballot plus serré vide que les tankers de Shell les lois nos os multiples les règles de fer la dérisoire bouée
Oppose l’esprit obscur sec de celui qui ferme sur lui la pensée même de l’eau recueillie dans la paume ce torrent ces truites ces baleines cette arche Noé, Zoé, Hannibal ou Jonas cherchez l’intrus
Boire au goulot le flot goulu quand les rivières arides déversent torrentielles l’étincelle insultée ont manque d’enfants de femmes de mangroves ne parviennent pas jusque Sur le trottoir
Je dis cela dans une convulsion une parenthèse secrète parentèle le réconfort de tous les mots que la pirogue envoie pour conjurer